Quelques éléments de colorimétrie
Il est possible de reconstituer la totalité des nuances d'une image colorée en
mélangeant dans de bonnes proportions des couleurs judicieusement choisies.
Ce mélange peut se faire de 2 manières selon que l'on superpose des lumières
colorées ou des colorants.
1. La synthèse soustractive
Chacun l'a expérimentée dès l'école primaire (ou maternelle). L'idée de base
consiste à partir d'un support blanc (papier), d'en obscurcir certaines zones
par le dépôt de colorants (peinture ou encre). Plus on mettra de colorants,
plus la zone coloriée sera sombre.
Traditionnellement, on apprend qu'il faut mélanger du rouge, du jaune et du
bleu. Cependant, pour obtenir des couleurs secondaires pures, il faut bien
choisir la nuance de ces couleurs primaires.
Les bonnes couleurs primaires pour la synthèse soustractive sont le jaune,
le magenta et le cyan. En mélangeant 2 ou 3 de ces colorants en utilisant
la dose maximale pour les colorants choisis, on obtient les combinaisons
suivantes :
-
Jaune |
+ |
Magenta |
= |
Rouge |
|
Jaune |
+ |
Cyan |
= |
Vert |
|
Magenta |
+ |
Cyan |
= |
Bleu |
et enfin :
-
Jaune |
+ |
Magenta |
+ |
Cyan |
= |
Noir |
En modifiant les proportions des différents colorants, on obtient toutes les
autres nuances. Par exemple, avec beaucoup de jaune et moitié moins de magenta,
on obtiendra la couleur orange. Si l'on rajoute par dessus un peu de cyan, on
aura du marron. Enfin, en mélangeant dans la même proportion un peu de jaune,
de magenta et de cyan, on obtiendra un gris plus ou moins foncé.
Cette méthode de synthèse des couleurs est notamment utilisée en imprimerie
ou pour la reproduction de photos (papier ou diapositives). Sur un support
photographique, la lumière traverse des couches distinctes superposées,
chacune contenant une image réalisée avec l'un des 3 colorants primaires.
En imprimerie, les encres colorées sont mélangées. On utilise également
souvent de l'encre noire pour obtenir plus facilement des teintes sombres
avec des papiers qui supportent mal les grandes quantités d'encres.
2. La synthèse additive
Le principe est opposé du précédent. On part d'une surface sombre (typiquement
noire) mais susceptible de réfléchir de la lumière : par exemple un écran
blanc placé dans une salle obscure.
On projette sur cette surface des lumières colorées qui se superposent.
En mélangeant 2 couleurs, on obtient une couleur plus claire que chacune
des composantes colorées initiales.
Pour reconstituer l'ensemble de nuances colorées d'une image, il suffit de
mélanger dans de bonnes proportions les 3 couleurs primaires suivantes :
Rouge, Vert et Bleu.
La superposition dans des proportions identiques de 2 ou 3 de ces lumières
colorées permet d'obtenir les combinaisons suivantes :
-
Rouge |
+ |
Vert |
= |
Jaune |
|
Rouge |
+ |
Bleu |
= |
Magenta |
|
Vert |
+ |
Bleu |
= |
Cyan |
et enfin :
-
Rouge |
+ |
Vert |
+ |
Bleu |
= |
Blanc |
La synthèse additive des couleurs est utilisée surtout lors de la prise de
vues d'images colorées, aussi bien en photographie (la pellicule contient
des couches sensibles à la lumière rouge, verte et bleue) qu'en prise de vue
vidéo.
Pour la restitution d'images colorées, la synthèse additive est utilisée dans
certains vidéo projecteurs qui disposent de 3 objectifs alignés, chacun
projetant sur l'écran une image dans l'une des 3 couleurs primaires. C'est
aussi le mode de fonctionnement des écrans cathodiques. La face avant de ces
derniers est constituée d'une juxtaposition de points ou de bandes de 3
matériaux luminescents, c'est à dire susceptibles de fabriquer de la lumière
lorsqu'ils sont excités par des électrons. L'un de ces matériaux génère de la
lumière rouge, une autre de la lumière verte, le dernier de la lumière bleue.
En observant l'écran à une distance normale, on ne distinguera pas les
différentes zones constituées d'une couleur primaire, mais seulement la couleur
obtenu par le mélange des 3 composantes.
3. Passage en noir et blanc d'une image couleur
Une image peut également être décomposée en une série de points ou de
rectangles disposés de gauche à droit et de haut en bas. Chacun de ces points
appelés pixels sera suffisamment petit pour avoir une couleur uniforme. Pour
définir la couleur d'un pixel, il suffira de connaître la proportion de rouge,
de vert et de bleu nécessaire pour générer cette couleur en synthèse
additive.
Si l'on veut transformer l'image en niveaux de gris, il faudra redéfinir la
luminosité de chacun des pixels.
En examinant les différentes couleurs de ce document, on s'aperçoit que
certaines des couleurs sont plus lumineuses que d'autres : le bleu est plus
sombre que le rouge et le vert, le jaune plus clair que le magenta ou le
cyan.
Aussi, pour obtenir des niveaux de gris réalistes, il n'est pas judicieux de
mélanger les composantes R V B de la synthèse additive dans les mêmes
proportions.
Les proportions : 2 / 7
eme de rouge,
4 / 7eme de vert
et 1 / 7eme de bleu
sont plus réalistes. En télévision, on prend (aux décimales près) 30 % de
rouge, 59 % de vert et 11 % de bleu.
Mais rien n'interdit de modifier ces proportions pour éclaircir certaines
couleurs et en assombrir d'autres, si l'on souhaite par exemple retrouver
une couleur particulière dans une image en niveaux de gris.
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